Tous les jours, 350 camions à destination de l’usine Honda de Swindon, dans l’ouest de l’Angleterre, passent par le tunnel sous la Manche ou arrivent au port de Douvres. Soit environ un toutes les trois minutes, en comptant la relâche de la nuit. Ensemble, ils transportent deux millions de pièces détachées venant d’Europe, destinées à construire des Honda Civic et des CR-V, ainsi que des moteurs, assemblés sur place.
Chaque poids lourd a un emploi du temps minuté. Pour certaines pièces, le constructeur automobile ne conserve qu’une heure de stock. Le moindre grain de sable met à mal ce prodige de logistique « juste à temps ».
Honda est typique du reste de l’automobile britannique. Non seulement plus de la moitié des voitures fabriquées au Royaume-Uni est vendue dans l’Union européenne, mais la grande majorité de la chaîne logistique vient également des Vingt-Sept. Les secteurs automobiles britannique et européen sont profondément interdépendants.
« c’est une vraie menace »Pas étonnant, dans ces conditions, que l’industrie broie du noir depuis le vote en faveur du Brexit, alors que les négociations entre Londres et Bruxelles continuent à vaciller. Le mardi 28 novembre, lors du dîner annuel de la Society of Motor Manufacturers and Traders (SMMT), l’association représentant le secteur, l’humeur était particulièrement sombre. Tony Walkers, son président, y a consacré l’essentiel de son discours. « Un Brexit dur ébranlerait tout ce que nous avons construit, c’est une vraie menace. (…) Nous avons abattu tant de frontières. Ne laissez pas s’en ériger de nouvelles. »
L’histoire récente de l’automobile britannique est un triomphe du marché unique européen. Alors que les Austin et autres Morris, des Britanniques historiques, ont disparu depuis longtemps de la circulation, les grands industriels étrangers – en particulier les Japonais – ont utilisé l’absence de frontière, et l’unification de la réglementation, pour...
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