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La Chine est-elle devenue le nombril de l'automobile mondiale ? - Le Point

Salon de Shanghai : tous les constructeurs rêvent de s'y faire une place, mais le marché chinois n'est pas à l'abri d'une profonde crise de croissance.

Alors que le salon automobile de Shanghai ouvre ses portes, faisant la part belle aux 4x4 urbains et aux voitures électriques, les constructeurs cherchent la parade pour surmonter l'effondrement de leurs ventes en Chine. Devenu, par l'effet de la démultiplication démographique et de l'essor du premier équipement, le premier du globe, le marché chinois est le théâtre d'un affrontement planétaire où les constructeurs établis et fort respectés en Chine doivent compter avec de nouveaux dragons locaux, poussés par les mesures incitatives gouvernementales et le saut technologique vers l'électrique.

Organisé tous les deux ans en alternance avec Pékin, ce salon shanghaïen reste un rendez-vous incontournable pour les constructeurs mondiaux, qui multipliaient mardi les lancements de nouveaux véhicules pour étoffer leur offre sur un marché colossal mais devenu beaucoup plus compliqué. En 2018, les ventes automobiles ont reculé en Chine (- 2,8 %) pour la première fois en quasiment trois décennies.

De moindres rabais fiscaux « ont conduit à des hésitations chez certains consommateurs, amenés à reporter leurs achats » et « les frictions commerciales avec les États-Unis » ont contribué à peser sur le marché, a souligné Stephan Wöllenstein, directeur général de Volkswagen China, devant la presse. Le groupe allemand a enregistré des ventes quasi stables en 2018 grâce à la résistance de ses marques premium Audi et Porsche.

« C'est la première fois depuis le décollage du marché chinois qu'il y a une baisse aussi longue et aussi marquée des ventes. On commence à s'inquiéter un peu », indique à l'AFP Laurent Petizon, expert d'Alix Partners.

Ce coup de froid intervient à l'heure où l'équation se complique en Chine : la rivalité des marques chinoises (quelque 42 % du marché) écorne la traditionnelle suprématie des griffes étrangères. Les Chinois dominent largement le segment crucial des 4x4 urbains (SUV), très appréciés dans le pays et qui accaparent désormais 40 % des ventes.

Tout pour l'électrique

Le défi est de taille pour les constructeurs étrangers, contraints de s'adapter selon ce qui ressemble à une fuite en avant que redoute Carlos Tavares, patron de PSA. Ainsi, les Américains se délestent de l'Europe pour se rabattre sur la Chine avec des voitures d'abord conçues pour ce marché et ces besoins exotiques. Ford prévoit 30 nouveaux modèles sur trois ans en Chine (dont une dizaine d'électrifiés) et GM doit dévoiler 20 nouveaux modèles dès 2019 avec sa marque Buick, plus connue désormais en Chine qu'aux États-Unis.

De même, les marques chinoises – menées par des géants industriels comme SAIC, BAIC ou BYD – verrouillent plus de 90 % du marché de l'électrique. Or, même si elles ne pèsent encore que 4 % du marché, les ventes des modèles électriques (y compris hybrides) se sont envolées l'an dernier de 62 %.

Volkswagen au Salon de Shanghai parie sur le SUV électrique avec le ID. ROOMZZ

© DR

Cela conduit le groupe Volkswagen à pronostiquer pour 2028 un objectif de... 11,6 millions de voitures électriques produites dans le pays pour toutes ses marques et d'inciter ses fournisseurs à investir dans des « giga-usines » de construction de batteries. Une montagne de cellules qu'il faudra gérer depuis la fabrication jusqu'au recyclage final en termes de respect de l'environnement. Témoin son prototype de SUV géant, le I.D. Roomzz, qui surfe à la fois sur la vague de 4x4 civils et de la traction électrique.

Les autres groupes étrangers entendent bien profiter de ce prodigieux élan. DS présente ainsi à Shanghai, sur un stand de 700 mètres carrés, le DS 7 Crossback E-Tense 4×4 équipé d'une chaîne de traction hybride à haute performance, le DS3 Crossback E-Tense, le DS X E-Tense ou la vision du luxe automobile de la marque à l'horizon 2035. De son côté, Renault, qui vient d'installer son sixième bureau de design décentralisé en Chine, indique vouloir atteindre 550 000 véhicules vendus en 2022.

« Le segment qui nous intéresse, c'est l'électrique (...), où nous voulons rivaliser avec les acteurs locaux », a commenté Thierry Bolloré, directeur général de Renault. Le français, nouveau venu en Chine, où il est actif depuis trois ans seulement, a présenté mardi sa nouvelle City K-ZE, tout électrique. La gamme commercialisée en Chine comptera deux autres modèles électriques pour un total de neuf véhicules, essentiellement des SUV.

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