Une plainte après un accident mortel met en cause le logiciel d'aide à la conduite de Tesla, mais la victime n'avait pas les mains sur le volant.
C'est ce que toute l'industrie automobile, constructeurs comme équipementiers, redoute le plus. La famille d'un homme décédé des suites d'un accident de Tesla en 2018 en Californie a porté plainte contre Tesla, accusant son logiciel d'aide à la conduite d'être à l'origine de l'impact mortel. Un recours qui menace tout constructeur utilisant une fonction de conduite largement assistée, tendant un jour vers la conduite totalement autonome.
Walter Huang a été victime d'un accident survenu le 23 mars 2018 à Mountain View, en Californie, alors qu'il était à bord de son Model X. Il est mort peu après de ses blessures.
Les plaignants estiment que le système Autopilot de Tesla, activé au moment de l'impact, a été « défaillant » dans la mesure où « il a mal repéré les lignes de délimitation des voies sur l'autoroute, n'est pas parvenu à détecter la glissière de sécurité en béton et n'a pas freiné la voiture, mais l'a au contraire accéléré » à l'approche du terre-plein.

Ce sont les employés du constructeur qui ont d'abord testé les fonctions nouvelles du système Autopilot.
« Nous voulons nous assurer que la technologie derrière les voitures semi-autonomes est sûre avant qu'elle ne soit déployée sur les routes et que ses risques ne sont pas cachés ou mal représentés au grand public », a commenté Doris Cheng, l'une de ses avocats. Un souci légitime, partagé par les constructeurs automobiles, qui hésitent désormais à parler de conduite totalement autonome. Celle-ci impliquera une mise en réseau de l'ensemble du parc dont les véhicules seront communicants. À ce stade, il vaut mieux parler de conduite assistée, ce que ne laisse pas présager le nom choisi par Tesla d'Autopilot.
Autonome ou pas ?
C'est toute l'ambiguïté d'une promesse clamée sur les médias et dans la publicité des constructeurs qui ont communiqué, et pas seulement Tesla, sur un futur pas encore disponible. L'amalgame fait entre une conduite autonome, sans aucune intervention du conducteur qui peut se consacrer à d'autres occupations que conduire, et une conduite semi-automatisée sous surveillance du pilote, a sans doute semé une certaine confusion.
Le régulateur américain des transports avait cependant indiqué, en juin 2018 dans un rapport préliminaire, que le conducteur n'avait pas les mains sur le volant au moment de l'accident, malgré les alertes du logiciel d'aide à la conduite Autopilot.
Contacté par l'AFP, Tesla n'a pas souhaité commenter le dépôt de la plainte, mais a rappelé que toutes ses voitures étaient équipées d'un système de freinage automatique d'urgence. Dans un message diffusé après l'accident l'an dernier, le constructeur soulignait que « Autopilot [n'empêchait] pas tous les accidents – une telle promesse étant impossible – mais les [rendait] moins probables ».
Dans une plainte déposée le 26 avril devant un tribunal du comté de Santa Clara, la famille de Walter Huang poursuit aussi l'État de Californie en soulignant que la glissière en béton n'était pas protégée d'un atténuateur de choc, manquant après un précédent accident.
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