
Ils n'avaient pas besoin d'une secousse exogène. General Motors, Ford, Fiat Chrysler et Tesla, déjà touchés par le gel de l'économie chinoise en février, se préparent à encaisser comme l'ensemble de l'industrie automobile mondiale le choc du coronavirus .
Les vieux Big Three et leur nouveau compagnon californien sont tous en crise à leur manière - sur fond de restructuration, General Motors est en pleine redéfinition de son périmètre d'activité (exit l'Europe et les berlines), Ford a lancé un grand ménage et cherche désespérément un nouveau souffle commercial dans le monde entier, Fiat Chrysler doit concrétiser son mariage avec le français PSA en maintenant ses opérations, et Tesla est lancé à pleine vitesse dans une course incertaine à la croissance et surtout à la rentabilité.
Le fief frappé
C'est dans ce décor électrique que la pandémie Covid-19 foudroie le coeur de l'automobile américaine. Les ventes de voitures pourraient chuter « d'au moins 15 % » aux Etats-Unis, estime pour le moment l'agence de notation Moody's. Une angoisse pour le quatuor, qui réalise la grande majorité de ses bénéfices sur son marché intérieur.
A la glissade commerciale s'ajoute le souci industriel. Les constructeurs américains ont suspendu la fabrication de véhicules pour la seconde moitié du mois de mars, au moins. Si Ford vise un redémarrage dans certaines usines le 6 avril, ses concurrents sont encore mutiques au sujet du calendrier de reprise. Le constructeur à l'ovale bleu Ford a par ailleurs suspendu le versement de son dividende (2,4 milliards de dollars préservés), réduit le salaire de ses cadres dirigeants, et tiré deux lignes de crédit représentant 15,4 milliards. Le syndicat des salariés de l'automobile américaine, l'UAW, a obtenu que les effectifs continuent à être payés presque normalement pendant le « black-out ».
La facture de l'épisode épidémique arrive alors que les dinosaures de Detroit voient leurs ventes glisser et leur rentabilité s'éroder. Ford, en plein marasme, coupe dans ses coûts et a vu son résultat net tomber à zéro l'an dernier. Les Big Three ne parviennent pas à suivre le rythme infernal imposé par Volkswagen et Toyota, le duo de tête du secteur. Seul Tesla est en phase ascendante. Mais Elon Musk doit encore apporter la preuve que la capacité du constructeur de voitures électriques peut devenir rentable sur le long terme. Les quatre prient donc pour un rebond rapide dans les concessions.
Trump tance GM
Le président américain a invoqué vendredi une loi datant de la guerre de Corée, le « Defense Production Act », pour contraindre General Motors à produire des respirateurs artificiels. « GM perdait du temps », peste Donald Trump.
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