C'est l'un des événements les plus marquants de l'automobile en 2021 : la fusion des groupes PSA et Fiat Chrysler qui a donné naissance au groupe Stellantis. Ce rapprochement industriel spectaculaire a permis à ces deux groupes de se hisser au quatrième rang mondial de l'automobile en agrégeant environ huit millions de voitures annuelles et douze marques automobiles.
Pour Carlos Tavares qui devient le directeur général de la nouvelle structure, cette fusion "entre égaux" était devenue nécessaire dans un contexte concurrentiel accru notamment en provenance de pays aux coûts ultra-compétitifs, mais également face aux nombreux investissements nécessaires dans l'électrification, la connectivité ou encore la voiture autonome. Les synergies espérées par la nouvelle entité ont été évaluées à environ 5 milliards d'euros par an. Carlos Tavares veut faire du nouveau groupe l'un des plus rentables au monde.
Les usines italiennes dans le collimateur...
Mais cette fusion est encore en cours de digestion. Signée fin 2019 sur le principe, détails négociés durant toute l'année 2020, accord définitif acté en janvier 2021... Le groupe doit encore publier sa feuille de route stratégique. Elle sera annoncée le 1er mars prochain. Le constructeur a déjà posé les premières briques de ses orientations stratégiques les plus urgentes comme l'électrification ou le software.
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Mais il reste encore de nombreux chapitres sur lesquels Carlos Tavares est attendu. Le dossier le plus brûlant concerne le redéploiement des capacités de production pour rationaliser les 160 usines du nouveau groupe. Ce dossier est brûlant puisqu'il touche des questions sociales, et tous les analystes s'accordent sur les surcapacités des usines italiennes. Carlos Tavares qui a promis de n'en fermer aucune devra trouver des solutions pour chacune d'entres elles. Les autorités italiennes qui, un temps, avaient évoqué l'idée d'entrer dans le capital de Stellantis pour peser dans les décisions du groupe, resteront très attentives aux arbitrages de Carlos Tavares.
L'autre volet concerne les périmètres marketing et géographiques des nombreuses marques. Si on sait dorénavant qu'Opel doit monter en gamme pour ne pas empiéter sur Citroën et Fiat, il faudra apporter des éclairages sur les territoires de marque des trois premiums Lancia, DS et Alfa Romeo. Le plan de relance de Chrysler, la marque américaine dont les ventes ont fondu comme neige au soleil, sera également un point critique de la feuille de route de Stellantis.
Vers un rachat des JV en Chine ?
Enfin, la Chine sera probablement l'un des points les plus cruciaux de la conférence de presse. Le premier marché automobile du monde est le principal talon d'Achille de ce groupe très fort en Europe et aux Etats-Unis, avec de fortes positions en Amérique Latine, en Russie ou en Afrique-Moyen Orient... Mais Stellantis est désespérément à la traîne en Chine. Carlos Tavares pourrait annoncer le rachat des coentreprises créées dans l'Empire du Milieu. Les JV ne seront justement plus obligatoires à partir de 2022. L'ex patron de PSA n'a jamais caché sa volonté de reprendre en main les opérations dans ce pays. Il devra également revoir le dispositif des marques en Chine.
Stellantis est au début d'une aventure. Mais dans un contexte éminemment hostile (crise sanitaire, resserrement réglementaire...), Carlos Tavares sait que c'est maintenant que tout se joue.
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