Ces derniers mois, on craignait sa disparition. Mais Devinci, d'après nos informations, a trouvé un repreneur. Un plan de cession a été mis en place le 22 janvier 2021, pour permettre la poursuite de l’activité de la marque de voitures de grand-prix rétro électriques, qui avait été durement frappée par la pandémie. Le 22 décembre 2020, la liquidation judiciaire de Oto, société qui recouvrait l’activité de Devinci, avait été prononcée, suivie le 7 janvier 2022, par la société VIP Challenge, organisateur de courses privées.
Désormais, Devinci est rattachée au groupe Serma, spécialiste de l’électronique, via la holding DB Concept, inscrite au greffe de Castres le 28 janvier 2021. Jusqu’ici actionnaire minoritaire, cette entreprise s’est portée au secours de Devinci en la rachetant totalement. C’est avant tout par passion que l’opération a été effectuée, ce qui devrait libérer la marque d’une trop forte pression sur les résultats financiers. Si le changement de statut semble assurer la pérennité de l’entreprise, rien ne change ou presque à bord, puisque Jean-Philippe Dayraut demeure responsable de la conception et du design des voitures; il est simplement devenu salarié de l’entreprise.
L'aventure avait plutôt bien commencé pour la marque: dès sa première apparition au Salon Retromobile en 2018, Devinci a étonné par ses voitures électriques à l'originalité marquée. La D417 imaginée par le pilote Jean-Philippe Dayraut avait pour philosophie de combiner le look et les sensations d’une voiture de grand-prix des années 1930 avec une motorisation électrique. Ce modèle entièrement fabriqué à la main dans les ateliers de la marque situés à Saint-Sulpice-la-Pointe, à quelques kilomètres de Toulouse, faisait appel à des matériaux nobles comme l’aluminium ou, dans le cas de certaines versions, de bois exotique habillant notamment la calandre. Etant donné la difficulté pour homologuer un modèle léger, à la carrosserie aussi ouverte, Jean-Philippe Dayraut avait fait le choix d’inscrire ses autos en catégorie quadricycle lourds… Comme un Renault Twizy 80.
Tripler la production
Dès sa présentation ou presque, la production prévue pour la première année était déjà réservée. De quoi encourager Devinci à plancher sur d’autres projets. D’abord, l’auto a été améliorée. Dès l’année suivante, la D417 cédait place à la DB718, à l’habitacle plus large pour plus de confort. Puis Jean-Philippe Dayraut a imaginé organiser des courses réservées à ses clients. Enfin, un garage-vitrine éclairé a été mis au point, pour pouvoir exposer la voiture dans le jardin d’une propriété. Puis des séries spéciales, au nombre très limité et au tarif élevé ont profité d’une esthétique soignée, pour faire des autos Devinci de véritables modèles de luxe. Malgré leur puissance modeste, limitée par la réglementation à 15 kW (20 ch), les versions les plus chères atteignent plusieurs centaines de milliers d’euros. L’embellie n’a duré qu’un temps, stoppée nette par la crise du Covid-19.
Cette reprise permet à Devinci de voir l’avenir avec plus de sérénité, comme nous le confie son directeur commercial Jonathan Rouanet. "La production tourne aujourd’hui autour de 30 exemplaires annuels, et nous visons à terme une centaine, un objectif qui est tout à fait atteignable". Les projets de course pour les clients sont toujours dans les tuyaux, et le réseau de distribution est actuellement en cours de développement. Quant à la voiture, elle profite d’améliorations continues et change de matricule à chaque millésime. Bref, après une période délicate, Devinci semble sur de bons rails pour défendre les couleurs de l’artisanat automobile français, aux côtés de SECMA, Devalliet ou encore Nosmoke.
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