Publié le 25 déc. 2022 à 9:15
La voiture, une cause perdue ? On ne parle pas ici des jeunes qui ne veulent pas passer le permis, mais des investisseurs en Bourse. Trop lourds, défiés de tous côtés, les constructeurs automobiles généralistes ont rarement trouvé place dans les portefeuilles de long terme depuis deux décennies.
Certes, quelques montagnes russes ont procuré d'agréables sensations, et le haut de gamme germanique séduit toujours, comme l'a montré le feu d'artifice de l'introduction de Porsche AG . Quand ce n'est pas la récession qui sape dangereusement une industrie de coûts fixes (2009-2013), les gérants s'en éloignent à cause des affres de la réglementation (2018), ou des chocs mondiaux, sanitaire et géopolitique (2020-22).
Depuis l'invasion de l'Ukraine , l'automobile européenne est le secteur industriel à avoir le plus souffert en Bourse (-15 %). Les marges de manoeuvre retrouvées sur les prix ont néanmoins renversé la hiérarchie des valeurs entre constructeurs et équipementiers, ces derniers occupant la queue du peloton depuis deux ans (sauf Michelin).
Mais la fin de l'exception Tesla , désormais toisé en capitalisation par le Top 4 (Toyota, BYD, General Motors et Ford), est aussi une occasion boursière manquée pour les grognards de la « mobilité ». Ceux-ci engrangent des marques historiquement élevées tout en assistant à la percée de l'électrification. Celle-ci a pesé presque 30 % des ventes en novembre en Europe.
Maintenant ressurgissent les vieilles questions sur la solidité de la demande quand l'économie ralentit. En 2023, une cause à défendre ?
À noter
Sur trois ans, le secteur automobile européen est resté gagnant en Bourse (+16 % dividendes réinvestis) par rapport au reste des valeurs européennes (+12 %), grâce aux constructeurs de luxe (Ferrari) et « premium » (Mercedes-Benz, BMW).
Sur cette période qui correspond grosso modo à la pandémie de Covid-19, il est le meilleur secteur industriel après les matières premières, l'énergie, la chimie et la santé.
Mais sur cinq ans, il demeure en retard de presque 25 points de pourcentage sur l'indice Stoxx 600 (+4,5 % versus +29,2 %).
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