
Sortez les carnets de chèques ! La cupidité des vendeurs d'automobiles a trouvé son époque dorée avec l'invasion des voitures électriques, achetées au prix fort par de nouveaux convertis. Ceux-là étaient d'autant plus faciles à convaincre que l'État met la main dans la poche du contribuable pour soutenir ce marché naissant. Vantée pour ses faibles émissions en ville, la voiture électrique aboutit au paradoxe qu'elle est essentiellement utilisée en dehors, là où elle est moins profitable.
Passons sur l'échec des Bluecar de Bolloré qui pourrissent dans les casses et les trop rares initiatives privées de citadins s'équipant en véhicules urbains fonctionnant sur batterie. Les recalés n'ont rien à se reprocher, car, le plus souvent, c'est faute de disposer d'un de ces points de recharge, très difficiles à déployer en zone résidentielle. Ce point stratégique devra concentrer tous les efforts désormais, pour réellement populariser la voiture électrique pour tous. Les grands axes étant, en France au moins, correctement pourvus, ce sont les copropriétés en zone urbaine qui peinent à s'équiper.
Le problème de la traction électrique est que, pour supporter le surcoût considérable de la technologie, il faut des voitures de milieu et haut de gamme pour embarquer le volume des batteries. C'est donc un serpent qui se mord la queue, un phénomène pervers que très peu de constructeurs ont cherché à briser. Un seul a réussi depuis plus de dix ans, c'est Renault avec la ZOE, remarquable dès sa naissance et qui l'est restée durant toute sa carrière puisqu'elle est sortie récemment du catalogue.
Pilule du prix
L'intérêt est que la Renault remplissait brillamment sa mission de voiture urbaine sans s'envoler au tarif. Tous ceux qui se sont essayés à l'imiter n'y sont pas parvenus et ont plutôt ciblé le luxe dans le petit format comme la BMW i3, la Fiat 500, la Mini à des tarifs de grandes routières thermiques suréquipées. Question motivation en faveur de la transition écologique, il y a mieux.
Pour faire passer la pilule du prix, mais aussi réduire l'impact apparent du coût à la revente, les formules de location se sont multipliées. Mais il reste que la voiture urbaine électrique accessible peine à éclore, la promesse faite en ce sens par le groupe Volkswagen n'ayant jamais débouché sur un produit de série.
Toutefois, l'espoir renaît avec les constructeurs français. Il y a le cas particulier de la roumaine apparentée Renault, la Dacia Spring, mais sa construction en Chine ne fait pas bon effet. Pour succéder vraiment à la ZOE, la promesse repose désormais sur la première plateforme développée par Ampère, la coentreprise électrique du losange.
La Renault 5 E-Tech « made in France » sera la première à l'utiliser et intelligemment proposée en deux capacités de batteries afin de démarrer sous la barre des 25 000 euros hors bonus. À ce tarif, on dispose de 95 ch et d'une autonomie de 300 km, compatible avec un usage urbain. Un dispositif qui pourra être repris sur une Twingo.
La multiplication des petits pains
Mais Stellantis fait jeu égal avec la plus petite de ses quatre plateformes électriques destinées aux 14 marques du groupe. En réalité, elles sont mixtes et adaptables également au thermique. Citroën a été la première à l'inaugurer avec la très prometteuse C3 dont la version thermique d'entrée de gamme démarre à 14 990 euros. Mais surtout, deux versions électriques e-C3 seront proposées, à 23 300 euros et 320 km d'autonomie cette année, à 19 990 euros et 200 km d'autonomie en 2025. Tout cela sans le bonus du moment déduit, actuellement fixé à 5 000 euros.
Produite en Slovaquie, cette voiture électrique à moins de 15 000 euros redescend sur terre et utilise une technologie de batteries LFP (lithium fer phosphate) plus simple, plus fiable, moins onéreuse – et moins dense en énergie – que les NMC (nickel manganèse cobalt) majoritairement utilisée aujourd'hui par l'industrie. Elle va avantageusement servir de base à quelques succédanés d'autres marques du groupe et multiplier les petits pains des voitures électriques enfin accessibles. Et c'est à Renault et Stellantis ex-PSA qu'on le doit.
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