
Consacré à la compétitivité de l'industrie, aux migrations et à la politique commerciale, le Sommet des Vingt-Sept est aussi placé sous le signe des moteurs thermiques. Alors que l'Allemagne a choqué ses partenaires début mars en bloquant un texte clé du plan climat de l'UE sur l'interdiction des ventes de moteurs à combustions à partir de 2035, plusieurs chefs de gouvernement ont déclaré à leur arrivée à Bruxelles qu'ils avaient eux aussi des réserves.
Les premiers ministres tchèque et slovaque, notamment, dont les deux pays jouent un grand rôle dans les chaînes d'approvisionnement de la filière automobile, ont exprimé leurs préoccupations. Giorgia Meloni, la Première ministre italienne, s'est jointe à eux, estimant que «nous lier à des technologies dans lesquelles des pays étrangers [la Chine notamment, ndlr] ont pris de l'avance ne favorise pas notre compétitivité».
Problème de méthode
Cette offensive contre un texte qui a été approuvé «en trilogue», dans l'enceinte finale de négociation entre Commission, Parlement et Etats membres, pose toutefois un énorme problème méthodologique. Le Premier ministre lituanien Krišjānis Kariņš l'a résumé ainsi : «Si un Etat membre [l'Allemagne, ndlr] se permet une pareille remise en cause, qu'est-ce qui arrêtera le prochain? Toute l'architecture de la prise de décision pourrait s'effondrer si nous faisions tous de même».
Dans cet esprit, la présidente du Parlement Roberta Metsola a indiqué qu'elle avait écrit lundi dernier au Premier ministre suédois, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE au premier semestre, pour déplorer ce précédent qui lui semble dangereux. «Je mets en garde contre tout ce qui peut amoindrir la prévisibilité de l'Union européenne», a-t-elle déclaré, ajoutant que la rebuffade allemande «pose au final une question de crédibilité et de confiance» aux institutions.
Place du nucléaire
Plusieurs dirigeants soulignent que les constructeurs automobiles ont besoin de certitudes pour lancer les investissements majeurs nécessaires à la transformation de leur industrie. L'Allemagne pourrait finalement signer le texte sur les moteurs thermiques si la Commission européenne ménage une exemption pour les véhicules fonctionnant aux carburants de synthèse .
D'autres désaccords planent sur ce sommet de deux jours. Le rôle du nucléaire dans la décarbonation de l'économie, notamment, oppose la France et les partisans de l'atome à ceux, parmi lesquels figure encore Berlin, qui y voient une source d'énergie problématique.
C'est le Premier ministre luxembourgeois qui, cette fois, a mené la charge contre une énergie qui lui paraît «pas sûre, pas rapide, pas bon marché et pas respectueuse du climat». «Si on peut parler de tout en marge des sommets, les sujets connexes ne doivent pas faire dérailler l'agenda», a-t-il ajouté.
Petit-déjeuner franco-allemand
La liste des différends ne s'arrête toutefois pas là. Olaf Scholz a ainsi plaidé pour une accélération des négociations en vue d'un accord commercial avec le Mercosur sud-américain. Berlin a besoin de diversifier ses débouchés pour moins dépendre du marché chinois.
Emmanuel Macron répète depuis des mois que tout accord avec le Mercosur doit comprendre des engagements stricts sur le climat et les conditions de production des denrées agricoles. Les accords de libre échange reçoivent généralement un écho éruptif dans l'opinion française.
Le président de la République et le chancelier, qui ont du mal à travailler ensemble depuis 16 mois , doivent se retrouver vendredi en bilatérale, au petit-déjeuner. Ils rejoindront ensuite le sommet de la zone euro où Christine Lagarde évoquera les conséquences de la défaillance de Credit Suisse et militera pour une finalisation de l'union des marchés de capitaux.
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