
Avec 182 712 voitures mises sur les routes de France, soit une progression de 24,3 % par rapport au mois précédent, le mois de mars est à l’image des 8 mois qui viennent de s’écouler pour une industrie automobile qui est visiblement à la relance trois ans après le début de la crise Covid. Par rapport au 1er trimestre 2022, les trois premiers mois de 2023 signent une...
Avec 182 712 voitures mises sur les routes de France, soit une progression de 24,3 % par rapport au mois précédent, le mois de mars est à l’image des 8 mois qui viennent de s’écouler pour une industrie automobile qui est visiblement à la relance trois ans après le début de la crise Covid. Par rapport au 1er trimestre 2022, les trois premiers mois de 2023 signent une progression du nombre d’immatriculations de + 15,2 %.
Une « relance » qui profite à plein dans l’Hexagone, aux constructeurs français. PSA (Peugeot, Citroën, Fiat…) qui pèse déjà 31 % de part de marché en France, semble enfoncer le clou, affichant une progression de + 35 % de ses ventes par rapport à mars 2022 et Renault qui affiche un + 30 % également flatteur par rapport au même mois de l’année dernière.
Une fausse reprise économique pour l’auto ?
Peut-on pour autant parler de conjoncture porteuse pour l’industrie automobile ? Pas si simple. En réalité la conjoncture économique de la filière industrielle automobile est dans un trou d’air. En effet, il apparaît que les chiffres d’immatriculations de ses huit derniers mois « sont le résultat de ventes réalisées il y a 8, 9 10 mois mais que, faute de composants électroniques en nombre suffisant, il a fallu livrer avec du retard. Les immatriculations actuelles sont la résultante de commandes réalisées au sortir de la crise sanitaire » explique Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’observatoire Cetelem. « Nous savons par expérience que le volume de commandes dépend directement de la situation économique. Que la situation économique impacte les actes d’achat. Aussi on peut dire que désormais, l’industrie automobile est dans un trou d’air plus que dans une dynamique porteuse », analyse l’économiste, qui estime que « les constructeurs ont désormais l’accès aux composants pour relancer à plein les chaînes de production. Mais ils n’ont pas vraiment les commandes en face et doivent mettre la pédale sur le frein ».
Comment les constructeurs peuvent doper les chiffres
En fait, si les livraisons, et donc les immatriculations sont au plus haut depuis la crise Covid, les ventes actuelles sont très en deçà de celles qui étaient enregistrées avant Covid (2,2 millions de voitures vendues). En 2022, il s’est vendu 1,5 million de véhicules neufs dans le pays. « Nous sommes sur des niveaux de ventes qui ne rivalisent pas encore avec ce que nous connaissions avant crise. En clair, actuellement les constructeurs sont confrontés à une baisse de la demande », explique Flavien Neuvy.
Pour compenser, les constructeurs sont tentés de « doper » leurs chiffres en ajoutant les ventes à faibles marges réalisées auprès des loueurs de courte durée qui représentent près de 10 % des immatriculations et ils ajoutent aux chiffres les immatriculations de leurs véhicules de démonstration (10 362 véhicules chez Peugeot au 1er trimestre). L’ensemble peut représenter, selon les marques, jusqu’à 30 % des immatriculations enregistrées au premier trimestre 2023. En réalité, depuis onze mois, les commandes plongent (-21,7% en mars).
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