
Le constructeur polonais, qui dispose d’un contrat de collaboration avec FIAT n’a pas les moyens humains et technologiques pour développer un nouveau modèle en partant de zéro.
Alors que l’usine fabrique déjà des dérivés de FIAT 125, FSO va de nouveau se tourner vers les italiens. On s’adresse alors au designer italien Italdesign pour dessiner celle qui devra incarner la modernité polonaise.
Depuis la Renault 16, la mode est aux voitures à hayon, plus pratiques et jugées moins classiques. La FSO sera une berline familiale, pratique et habitable.
Des dessous datés
Pour ce qui est du châssis, les Polonais doivent se rendre à l’évidence. Ils n’ont pas le budget de développer une nouvelle voiture, ni même d’acheter à un autre constructeur des technologies dernier cri.
La berline va donc se contenter de reprendre les dessous de la FIAT 125, qui commence à dater. C’est une propulsion munie d'un essieu rigide suspendu sur des ressorts à lames.
Face aux Ford Escort qui sort au même moment, la FSO a déjà un wagon de retard. Mais les Polonais se fichent bien de savoir si les suspensions sont indépendantes, ils veulent une voiture pratique et solide.
Du provisoire qui dure
Au moment où les premiers prototypes reçus d’Italie, commencent à rouler, on prévoit un lancement en deux étapes. Pour gagner du temps et de l’argent, on va d’abord lancer la Polonez avec un maximum de pièces issues de la FIAT 125p.
Ensuite, on pourra installer de nouveaux moteurs 1.6 l, 1,8 l et 2.0 l, produits sous licence FIAT. On débute même la construction d’une nouvelle usine dédiée à ces moteurs sur les bords du canal de Zeran.
Mais rapidement les problèmes de budget prennent le dessus. La Polonez restera inchangée…pendant très longtemps !
La propagande polonaise
Lors du lancement, en décembre 1977, la voiture reçoit le nom de baptême de Polonez, tout un symbole. Si évidemment la conception est à mettre au profit de FIAT, hors de question pour les autorités communistes de communiquer là-dessus.
On présente la Polonez comme une voiture entièrement conçue sur le sol national. Mais cette voiture à également de grosses ambitions. Elle doit aussi permettre à la Pologne de récupérer des devises en exportant des voitures en Europe.
Mais dès son lancement, la voiture est dépassée. Si elle a un look actuel, c’est un des rares nouveaux modèles à faire moins bien que sa devancière en matière de performances, de freinage ou de consommation.
Une carrière européenne dans l’ombre
En France, c’est le très dynamique réseau Chardonnet qui importe la Polonez. Mais la voiture peine à convaincre. Moins aboutie qu’une européenne, elle ne peut pleinement profiter de son avantage tarifaire face à Lada, mieux implanté dans notre pays. Le problème numéro un de la Polonez est son absence d’évolution.
On retrouve toujours le moteur FIAT 1.3 litre de 65 ch, puis le 1.5 de 73 ch. Il faut même attendre 1982 pour bénéficier d’un cinquième rapport. Bon an mal an, la voiture continue de se vendre par poignées en France. Mais une série d'événements va compliquer les choses.
Il fait chaud pour FSO
Consciente que la Polonez devra bientôt affronter une nouvelle concurrence venue de l’ouest avec l’explosion du rideau de fer, FSO prépare une version modernisée de son modèle, dénommé Caro.
Elle fait son apparition en 1991 et reçoit une nouvelle face avant, des vitres sur les panneaux de de custode, un intérieur redessiné et un hayon totalement différent.
Au même moment, en France, les voitures de l’est ne font plus recette. La Caro, équipée entre autres d’un diesel PSA, ne fait pas de miracle.
La Fin de FSO en France
En France, les immatriculations de FSO tombent à 161 unités en 1991, puis à 10 voitures en 1992. L’importation est stoppée, avant de reprendre brièvement en 1993, puis à nouveau en 1995.
Les voitures de l’Est ne font plus recette. Poch importateur des Lada, vend son affaire, et Chardonnet met la clé sous la porte. C’est le début de la fin pour FSO.
En 1993, l’empattement est revu à la hausse, puis la Polonez reçoit enfin un freinage digne de ce nom. Mais les années 90 sont dures pour les pays de l’est.
Il faut sauver FSO
Pour espérer voir l’an 2000, l’entreprise doit sortir de nouveaux modèles, mais sans budget difficile de faire des miracles. En 1996, on replatre une nouvelle fois la Polonez pour la transformer en berline trois volumes dénommée Atu.
Malheureusement, la partie arrière du véhicule se distingue aussi par ses problèmes de rigidité. Résultat, les vitres arrière cassent sans arrêt. Le coréen Daewoo entre au capital, et promet des investissements.
La Polonez Atu revient avec un 1400 cm3 Rover. Mais il est trop tard, le ver est dans le fruit et le 22 avril 2022, FSO “suspend” la production. Elle ne reprendra jamais. La Polonez aura été produite pendant 45 ans !
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