
Une percée inédite. D'après l'Arval Mobility Observatory (AMO), deux voitures 100 % électriques ont fait leur entrée dans le palmarès des véhicules particuliers (VP) les plus vendus en entreprise, toutes catégories confondues : la Tesla Model Y à la 8e place et la Peugeot e-208 à la 10e place. C'est la première fois que des modèles à propulsion électrique réalisent une telle performance sur ce marché des flottes, où le diesel était encore omniprésent il y a peu. Le Model Y du constructeur américain Tesla, qui est aussi le véhicule le plus vendu au monde, s'est ainsi écoulé à près de 5 000 exemplaires depuis le début de l'année en France auprès des sociétés (entreprises, collectivités, loueurs et autres professionnels). La e-208 du Lion a frisé, quant à elle, les 4 000 immatriculations de sociétés dans sa version électrique (contre 8 165 en essence). Une surprise de la part de Peugeot (Stellantis) qui s'est mis à la technologie électrique sur le tard, bien après son concurrent Renault. Ce dernier le suit toutefois de près dans le top 10 des véhicules 100 % électriques cette fois, puisque sa récente Megane E-Tech Electric et sa vieillissante Zoe arrivent respectivement à la 3e et à la 6e place (avec 2 256 et 1 666 immatriculations). La marque low cost Dacia (groupe Renault) accroche de son côté la 7e place avec sa minicitadine Spring.
Au final, les constructeurs français tiennent de bonnes positions sur le marché des véhicules électriques en entreprise, face à une concurrence grandissante. Seuls trois modèles étrangers s'invitent dans le classement : la Fiat 500e, qui évolue toutefois dans la galaxie Stellantis, le SUV coréen Hyundai Kona et la Mini Cooper Electric (BMW). Mais la plus grosse menace pourrait venir des marques chinoises, telles que MG, BYD, Geely, bien décidées à conquérir des parts de marché (flottes) en Europe avec des modèles de plus en plus sophistiqués et à prix cassés. L'électrification rapide des véhicules d'entreprise aiguise en tout cas leur appétit. Et pour cause, entre janvier et août, les voitures particulières et les utilitaires 100 % électriques ont progressé de 97 % auprès des entreprises par rapport à l'année précédente, selon l'AMO. Ils représentent désormais 10 % de part de marché, soit une vente sur dix.
Passage obligé. Cet engouement pour la mobilité électrique ne vient pas seulement d'une offre de produits toujours plus abondante. Avec la loi LOM de 2019 et la loi climat et résilience de 2021, les flottes de plus de 100 véhicules doivent être renouvelées à 10 % avec des modèles à faibles émissions (tout électrique ou hybride rechargeable). Ce taux passera à 20 % au 1er janvier 2024. À cela s'ajoutent les ZFE (zones à faibles émissions), qui restreignent ou rendent incertaine la circulation des véhicules thermiques dans les grandes agglomérations. Mais aussi une fiscalité globalement plus avantageuse pour les motorisations électriques, avec le bonus écologique à l'achat, l'exonération de la TVS (taxe sur les véhicules de société) et la carte grise gratuite dans la plupart des départements. Sans oublier le coût moindre de l'électricité par rapport aux carburants fossiles, dont les prix explosent ces derniers temps.
Pour les entreprises, la technologie électrique n'est donc plus une option, mais un passage obligé. Certaines font même le pari de se convertir intégralement avant l'heure. C'est le cas, par exemple, du spécialiste du vitrage automobile Carglass (323 véhicules en parc), qui s'est engagé à électrifier totalement sa flotte de véhicules-ateliers d'ici à la fin de l'année. Or, actuellement, seuls 4 % de ses utilitaires sont électriques. L'enseigne se donne en revanche jusqu'à 2027 pour remplacer toutes ses voitures particulières par des modèles à faibles émissions (électrique ou hybride rechargeable).
Le pas vers l'électrique reste toutefois plus facile à franchir avec des véhicules de fonction ou de service. L'offre de modèles zéro émission est devenue très large, et les autonomies affichées ont beaucoup progressé (400-500 km en moyenne), au point de lever les freins à ce type de modèles. Preuve de cette ouverture, l'organisation internationale Climate Group a élaboré une charte (EV100 members) pour accélérer l'adoption du véhicule électrique par ses partenaires. À ce jour, celle-ci a été signée par 128 grandes entreprises, qui se sont toutes fixé le même objectif de décarboner totalement leur flotte de véhicules à la fin de la décennie. Parmi les signataires, on retrouve notamment la société Coca-Cola Europacific Partners (CCEP), qui a entamé sa conversion électrique en 2019 en menant de nombreux tests avec des modèles électriques. Une étude interne a d'ailleurs montré que la voiture zéro émission était compatible avec 89 % des usages des collaborateurs.
À LIRE AUSSI Louée soit l'auto : le leasing accélèreRévolution de l'offre. De leur côté, les acteurs de la location longue durée (LLD) contribuent activement à l'électrification des flottes. Ainsi, ALD (Société générale) compte, depuis son rachat de LeasePlan, quelque 670 000 véhicules gérés en France. « Sur nos 10 000 commandes mensuelles, 16 % concernent des modèles 100 % électriques, un chiffre supérieur à la moyenne du marché. Et cette part devrait atteindre 25 % en 2025. Il n'y a aucune raison pour que cette croissance s'arrête », remarque Guillaume Moreau, directeur adjoint marketing et commerce chez ALD. Le cadre réglementaire et les contraintes jouent clairement en faveur de l'électrique, mais les entreprises misent aussi beaucoup sur leurs flottes pour atteindre leurs objectifs RSE et répondre aux attentes de leurs salariés, de plus en plus sensibles et exigeants à l'égard de la mobilité durable. Pour alimenter les catalogues (« car policy ») des entreprises, ALD travaille ainsi avec tous les constructeurs proposant des véhicules électriques, des généralistes comme Renault, Peugeot, Citroën ou Volkswagen, aux marques premium Tesla, BMW, Mercedes et Volvo, en passant par les nouveaux arrivants asiatiques tels que Link & Co ou BYD. Même la marque anglaise de prestige Lotus est référencée par le loueur.
Si les voitures électriques ne changent pas profondément la donne en matière de leasing, elles obligent les acteurs de la LLD à se réinventer. « Nous ne sommes plus un simple loueur, mais un fournisseur de services de mobilité pour les entreprises et leurs salariés. Notre rôle a profondément changé, assure Guillaume Moreau. L'accompagnement des clients va plus loin. Avec notre équipe consulting, nous réalisons avec eux un travail de profilage en amont et d'analyse des usages pour garantir le succès de leur passage à l'électrique. On les conseille sur le choix des véhicules, des infrastructures de recharge, des services… » Ainsi, les cartes énergie pour le paiement des recharges, les applications pour localiser les bornes, ou la gestion des forfaits de mobilité durable (FMD) font désormais partie du « package » des spécialistes de la location longue durée. Une révolution de l'offre qui n'aurait pas forcément eu lieu sans l'avènement de la « watture »
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