
Simple transbordement, ligne régulière de ferry ou transport maritime marchand sillonnant les océans, un risque nouveau d'incendie à bord des navires mobilise le recours à des méthodes renforcées. Le simple fait d'avoir des voitures électriques dans les soutes expose à des incendies spontanés, certes rares, mais d'autant plus difficiles à circonscrire qu'ils se produisent soudainement, montent très rapidement en température et gagnent les alentours dans un environnement confiné. La propagation démultiplie la difficulté d'intervention pour les services de sécurité du bord qui envisagent des mesures pour éviter ces situations complexes.
Parmi celles-ci, il en est une surprenante qui pourrait aboutir : n'accepter à bord d'un navire ou d'un ferry que des batteries chargées au maximum à 30 %, car l'emballement est le fait de batteries pleines. Plus facile à dire qu'à faire, car la gestion « du reste à consommer » avant l'embarquement n'est pas une chose simple à gérer pour le conducteur et se double d'une quasi-obligation de recharger rapidement dès le débarquement effectué.
L'idée est formulée par le lieutenant de vaisseau Hervé, chef du bureau d'expertise maritime des marins-pompiers de Marseille, qui sert depuis 2016 de référent français pour les ports de l'Hexagone et les interventions en mer. Il planche actuellement, avec 150 experts du secteur, sur de nouvelles méthodes d'intervention imposées par le risque particulier de voitures lestées de 400 à 600 kilos de batteries.
« L 'incendie avec emballement thermique dû à un échauffement des batteries » est au cœur des préoccupations. « Et cet emballement thermique, quand il intervient, on ne sait pas le stopper, dit le lieutenant Hervé. Les éléments constitutifs des batteries contiennent de l'oxygène. Quand les éléments se décomposent, ça entretient de fait l'incendie. On arrive aux alentours de 800-900 degrés assez rapidement. »
Détection thermique et robots pompiers
Pour tenter de le circonscrire, il faudra utiliser une quantité doublée d'eau, passant de 500 à 1 000 litres/minute, ce qui n'est guère un problème sur un navire. Mais il faut des heures d'efforts pour abaisser la température et éviter les reprises de feu. Il faudra aussi, pour la prévention, équiper le navire roulier de systèmes de détection thermique et concevoir pour la première intervention des robots-pompiers capables d'approcher le brasier.
Sans doute faudra-t-il aussi charger différemment les bateaux afin de faciliter ces tâches et limiter les effets de propagation à d'autres voitures rangées portières contre portières. Elles sont de plus en plus électriques sur les bateaux rouliers venus d'Asie mais les thermiques ont aussi un réservoir sujet aux explosions.
L'embrasement en chaîne est la pire des situations et peut devenir incontrôlable en pleine mer. La rubrique des faits divers a relaté plusieurs incendies de ce type, dont un, le Felicity Ace, chargé de 4 000 voitures de luxe italiennes et allemandes en route vers les États-Unis, a fini par sombrer au large des Açores en 2022. En août dernier, le Fremantle Highway chargé de 3 784 voitures, a également pris feu mais l'enquête n'a pas réussi à déterminer l'origine de l'incendie.
Il faudrait aussi distinguer les véhicules selon le type de batteries utilisées, une lithium-ion de chimie LFP (lithium fer phosphate) étant moins dense en énergie et moins susceptible d'emballement comparée aux NMC (nickel manganèse cobalt) majoritairement utilisée aujourd'hui par l'industrie. D'ailleurs, une étude suédoise des assurances maritimes avance que les voitures électriques sont 20 fois moins susceptibles de prendre feu que les thermiques.
C'est peut-être vrai, mais le problème n'est pas là, il est dans la virulence de l'incendie et la difficulté d'intervenir en milieu confiné ce qui peut être aussi le cas d'un parking public ou privé, dans un immeuble. Le règlement de la question n'arrivera qu'avec une nouvelle génération de batteries utilisant une autre chimie plus sécurisée que celles actuellement en service.
https://news.google.com/rss/articles/CBMicmh0dHBzOi8vd3d3LmxlcG9pbnQuZnIvYXV0b21vYmlsZS92b2l0dXJlLWVsZWN0cmlxdWUtcXVhbmQtbGEtY3JvaXNpZXJlLW5lLXMtYW11c2UtcGx1cy0yMS0xMC0yMDIzLTI1NDAyNDNfNjQ2LnBocNIBHmh0dHBzOi8vYW1wLmxlcG9pbnQuZnIvMjU0MDI0Mw?oc=5Bagikan Berita Ini
0 Response to "Voiture électrique : quand la croisière ne s’amuse plus - Le Point"
Post a Comment