C'est l'un des secteurs clés de l'Allemagne, et sûrement l'un des plus impactés par cette récession : l'automobile. Représentant 10 % du PIB du pays, cette industrie regroupe 2 % de l'emploi total, contre moins de 0,5 % en France. Malgré son importance, les subventions attribuées à l'achat de véhicules électriques neufs ont été coupées en décembre dernier « faute d'argent disponible », a regretté le ministre de l'Économie. Les Allemands bénéficiaient jusqu'à présent d'une aide de 4 500 euros pour les véhicules électriques de moins de 40 000 euros et de 3 000 euros pour ceux jusqu'à 65 000 euros. En tout, cette subvention a coûté 10 milliards d'euros depuis 2016. D'après le lobby automobile allemand VDA, cet arrêt brutal va entraîner une chute de 14 % des ventes de voitures électriques dans le pays cette année, une première depuis huit ans. Ce dernier estime également que « supprimer cette aide maintenant compromettra à long terme l'objectif de l'accord de coalition de mettre environ 15 millions de voitures électriques sur le marché d'ici à 2030 ». En 2024, elles représentaient 18 % des ventes de véhicules neufs, mais seulement 1 million d'entre elles étaient en circulation, encore très loin des objectifs initiaux.
En outre, le moral des consommateurs allemands restera à un niveau très bas en mars, après un fort recul de 4,2 points en février. De fait, certains achats importants, en particulier l'achat de voiture, seront reportés. Cette récession a poussé certaines entreprises à faire des choix drastiques. C'est le cas de l'équipementier français Valeo, qui a annoncé cette semaine la suppression de 300 emplois dans son usine de Bad Neustadt, préférant reporter la production en Hongrie et en Pologne. Ce que confirme Christophe Périllat, le directeur général : « L'usine que nous avions en Allemagne était entièrement consacrée aux véhicules électriques, donc quand leur croissance baisse, ou quand un programme marche ou ne marche pas, les conséquences sur l'activité de l'usine sont immédiates. »
Si cet impact sur l'industrie automobile ne semble pas déteindre sur la France, qui de son côté a enregistré son meilleur mois de février depuis le début de la crise sanitaire, le secteur reste sur ses gardes. Le gouvernement français a en effet abaissé le bonus écologique de 1 000 euros en février et l'a annulé pour les entreprises. Une décision qui pourrait entraîner dans les mois à venir des conséquences similaires à celles subies par le marché allemand.
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