« Supersize me ! » Surdimensionnez-moi, en français. C’était le titre d’un documentaire américain (2004) consacré à la malbouffe chez McDonald’s. Cela pourrait être le slogan du retour dans l’Hexagone de Cadillac, célèbre marque de luxe du géant américain de l’automobile General Motors (GM).
Après des années d’absence, puisque GM avait quitté l’Europe en 2017 avec la vente d’Opel à PSA (devenu Stellantis), la marque Cadillac présente son nouveau modèle électrique, le luxueux Lyriq. Un SUV XXL. Cinq mètres de long, 2,7 tonnes sur la balance.
Le trait d’une designeuse française
Heureusement pour ses futurs clients, le tampon « véhicule propre » lui permet de bénéficier d’une exonération de la « taxe sur la masse en ordre de marche » (TMOM, qui prend aussi en compte le carburant, les différents liquides, le conducteur, etc.), le fameux « malus au poids » qui pénalise les véhicules thermiques les plus lourds.
Jolie mais volumineuse carrosserie dessinée par la Française Magalie Debellis, et monstrueux moteur de 528 chevaux ! À l’arrivée, pour proposer une autonomie estimée à 530 km, le Lyriq s’équipe d’une énorme batterie (conçue par GM) de 102 kWh, soit autant que les plus grosses Tesla. Bref, un digne représentant de « l’American Way of Life. »
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Mais est-ce encore à la mode de ce côté-ci de l’Atlantique, à l’heure où les constructeurs, Renault en tête, avec sa toute nouvelle R5 électrique, misent beaucoup sur le succès de leurs petites citadines ? « Le Lyriq mesure 5 m, en effet, mais il ne fait pas du tout l’impression d’un véhicule de 5 m lorsque vous l’apercevez, assure Jaclyn McQuaid, directrice générale de General Motors Europe. Même chose lorsque vous prenez le volant. Sa plate-forme spécifique lui permet d’être très maniable et, à la montagne par exemple, il colle aux virages. Il pourrait séduire des clients qui pensaient à un véhicule plus petit. »
Des suspensions fermes pour s’adapter aux Français
Gros véhicule, grosse personnalité, pourrait-on rajouter, dans un raccourci qui ressemble plus aux publicités pour l’automobile du siècle passé qu’à celles d’aujourd’hui. « Fort, fier », le Lyriq « n’est pas fait pour quelqu’un qui veut se fondre dans le paysage », enchaîne Jaclyn McQuaid.
La voiture se positionne sur le segment des véhicules de luxe électriques, dont General Motors et Cadillac estiment qu’il a beaucoup d’avenir en France. Le SUV XXL, fabriqué aux États-Unis dans le Tennessee, a été mis à jour pour le marché européen. Ses suspensions, notamment, ont été rendues plus fermes pour répondre aux habitudes des automobilistes français.
Cadillac ouvrira les commandes tricolores le 23 mars prochain en vente directe sur le site de la marque, puis via un showroom au cœur de Paris, en 2024. Aucun prix n’a été annoncé, mais le Lyriq est affiché à 916 000 couronnes en Suède, où il est déjà commercialisé, soit environ 82 000 euros.
XXL à l’extérieur, et à l’intérieur. Dans l’habitable, on trouvera, notamment, un immense écran incurvé de 33 pouces. « Cadillac a toujours été à la pointe de la technologie et de l’innovation », souligne Jaclyn McQuaid. General Motors, c’est vrai, fut pionnier dans l’électrique avec la Chevrolet Bolt, mais peine, depuis, à transformer l’essai.
Lancé en 2022, le Lyriq s’est vendu à une dizaine de milliers d’exemplaires aux États-Unis et à 5 000 unités en Chine, où il est aussi fabriqué. Séduira-t-il dans l’Hexagone et sur le vieux continent ? À l’heure où Paris, par exemple, chasse les SUV, jugés encombrants, de son centre-ville… « Too big to fail », disent les Anglo-Saxons. Trop gros pour se louper (faire faillite) ? Pas sûr que le concept financier s’applique aussi aux automobiles…
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