Voilà quelques années déjà que des sites internet proposent aux particuliers de racheter leur auto à distance sans se déplacer. Pour ce faire, les sites tels que VendezVotreVoiture, Aramisauto, Illico Rachat Auto et tant d’autres évaluent la valeur de reprise du véhicule en fonction de son âge et de son kilométrage. L’état de la carrosserie est également pris en compte, et c’est là que des experts, nommés acheteurs dans le jargon de la profession, entrent en scène. Leur rôle : examiner des photographies que leur transmet le propriétaire. Un savoir-faire qui a un prix et qui pourrait être utilisé pour des tâches à plus forte valeur ajoutée. C’est pourquoi l’éditeur de logiciels Autobiz propose de remplacer ces acheteurs par un outil d’intelligence artificielle.
Depuis un an, il commercialise une solution d’estimation de la valeur de reprise d’un véhicule réputée capable de détecter à distance les traces de dommages sur la carrosserie. Connue sous le nom de Noa, cette IA à destination des professionnels de la voiture d’occasion promet une évaluation plus précise du coût de remise en état du véhicule, pour une reprise à sa juste valeur. Autobiz, qui rachète aussi en son nom propre des véhicules auprès de particuliers pour les revendre aux professionnels, est lui-même client. A ce jour, 40 % des rachats à distance l’entreprise se font sur la seule analyse par l’intelligence artificielle, sans intervention humaine. Une proportion qui va en augmentant.
La reconnaissance d’image n’est pas infaillible
Les autres clients d’Autobiz qui ont adopté ce logiciel, de grands groupes de distribution auto, semblent aussi y trouver leur compte. Ils rapportent que, dans 36 % des cas, l’intelligence artificielle décèle davantage de défauts que l’acheteur humain, soumis notamment aux effets de la fatigue et de la distraction. Sans compter les « reflets et jeux de lumière, qui expliquent pourquoi telle bosse ou telle rayure passe inaperçue », complète Emmanuel Labi, président d’Autobiz.
L’IA souffre évidemment de ses propres limitations et se trompe parfois. « Chaque fois que l’IA déclare des frais de remise en état supérieurs aux déclarations du vendeur du véhicule, l’humain intervient pour vérifier son expertise », précise Emmanuel Labi. Dans 15 % des cas, l’IA émet ce que Autobiz appelle « un faux positif ». En somme, la machine voit un défaut de carrosserie là où il n’y en a pas. L’éditeur de logiciels soutient néanmoins que la plupart de ces erreurs d’analyse pourraient être évitées si les photos étaient toutes réalisées en plein jour, et si la voiture était systématiquement lavée. « Les traces de boues, en particulier, peuvent être interprétées comme une rayure », concède le président d’Autobiz.
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Et de souligner que, pour le professionnel, le jeu en vaut la chandelle. Une meilleure détection des dégâts éviterait en effet aux professionnels les mauvaises surprises. Selon Autobiz, la supériorité de l’IA dans la détection de certains défauts de carrosserie dégagerait ainsi un gain moyen de 138 euros de marge par véhicule sur son prix de rachat. Un montant jugé très intéressant pour une profession dont les marges sont notoirement faibles, « de l’ordre de 1 500 euros en moyenne par voiture ». A elle seule, la carrosserie pèse 45 % des frais de remise en état d’un véhicule d’occasion selon Autobiz.
A terme, l’intervention humaine ne sera plus nécessaire
Le logiciel Noa est couplé avec d’autres solutions d’IA, conçues par Autobiz pour « automatiser et industrialiser le processus de rachat », à une époque où la main-d’œuvre qualifiée vient à manquer. L’intelligence artificielle n’est toutefois pas encore capable de supplanter l’humain. « La reconnaissance d’image reste avant tout un outil d’aide à l’identification et de validation de l’expertise », admet Emmanuel Labi, citant des difficultés d’ordre administratif qui requièrent une intervention humaine (véhicules gagés, carte grise avec deux titulaires, etc.).
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Les choses s’accélèrent cependant. Non seulement l’IA apprend vite, mais elle élargit la palette de ses talents. Parmi les développements en cours, il y a la capacité d’évaluer à distance l’état de la mécanique par simple analyse du bruit émis. Autobiz évalue depuis trois semaines l’efficacité de logiciels qui pourrait bientôt égaler la finesse de l’ouïe du mécanicien aguerri, capable de déceler l’injecteur paresseux, le roulement d’alternateur rincé et l’arbre à cames usé.
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