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Le constructeur automobile chinois Chery va ouvrir sa première usine européenne en Espagne - L'Usine Nouvelle

D’ici à la fin de l’année 2024, les premiers modèles de l’Omoda 5, le SUV électrique premium de Chery, sortiront du site. Mais le groupe, propriété de l’Etat chinois fondé en 1997 et basé à Wuhu, ne se lance pas tout seul dans cette aventure : il crée une coentreprise avec le constructeur automobile catalan Ebro EV Motors, qui sera propriétaire des murs. Le groupe né en 1954 majoritaire dans cette coentreprise, renaît ainsi de ses cendres et se réoriente vers les véhicules électriques. Le premier modèle Ebro électrique sera produit au dernier trimestre de cette année. Les deux fabricants devraient pouvoir s’appuyer sur les lignes de montages de Nissan. Plusieurs véhicules d’Ebro, dont des picks-ups et des fourgonnettes électriques, sont déjà basés sur d’anciens modèles du constructeur japonais.

«Je me réjouis de cet accord», s’est félicité Jordi Hereu, ministre espagnol de l’Industrie, qui a reçu les dirigeants de Chery à Madrid. «Cette usine contribuera à la réindustrialisation de Barcelone et permettra de créer des emplois dans un pays qui a une longue tradition dans l’industrie automobile, puisque l’Espagne est le deuxième constructeur en Europe et le huitième dans le monde ». L’accord, fruit d’une longue négociation entre les autorités espagnoles et les dirigeants du groupe chinois, prévoit la création de 1600 emplois. 600 des 2500 anciens ouvriers de Nissan seront repris par Chery qui n’a pas voulu révéler le montant de l’investissement.

De l'assemblage à la fabrication

Premier exportateur dans le monde de voitures chinoises, Chery qui a vendu 1,88 million de voitures en 2023, possède déjà une dizaine d’usines en Russie, au Moyen-Orient et en Amérique latine, en plus de la Chine. Cette installation à Barcelone représente une étape majeure dans le développement du constructeur chinois. Présent dans 40 pays, Chery veut partir à la conquête du marché européen et a choisi l’Espagne comme porte d’entrée pour produire et pour vendre. Le pays est plus ouvert aux marques étrangères que la France et l’Allemagne où les consommateurs restent très attachés à leurs fabricants nationaux. Après l’Espagne, d’ici la fin de l’année, Chery commercialisera ses voitures (prix de départ d'une Omoda : 29 000 euros) en Italie, puis en Pologne et au Royaume Uni.

Dans un premier temps, le site de Barcelone (300 000 mètres carrés situés entre le port et l’aéroport de la capitale catalane) ne sera qu’une usine d’assemblage : les pièces voyageront en kit semi-assemblés de Chine jusqu’en Espagne. Mais à moyen terme, tout le processus de fabrication devrait se faire sur place, ce qui aura des retombées positives pour les sous-traitants de la région. Près de 50 000 véhicules pourraient sortir chaque année des lignes d’assemblages de l’ancienne usine Nissan.

La signature de l’accord est un soulagement pour le gouvernement catalan qui n’a pas ménagé ses efforts depuis quatre ans : donner une nouvelle vie au site de Nissan et attirer un géant de l’automobile était devenu une priorité dans une région historiquement très industrielle.

Chery est le deuxième constructeur chinois à annoncer son arrivée en Europe : BYD, spécialisé dans les voitures électriques, va construire sa première usine d'assemblage de véhicules en Hongrie d’ici à 2027.

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