L'histoire de Team Lotus et de ses voitures de course est inextricablement liée à un homme, Colin Chapman. Ingénieur brillant, Chapman fait figure d’Enzo Ferrari anglais, les deux hommes se livrant de longues bagarres en piste, par F1 interposées.
Des passionnés qui la font revivre
L’histoire de l’équipe Lotus s’étale sur quatre décennies, de 1954 à 1994, avec pas moins de sept titres mondiaux des constructeurs, six championnats du monde des pilotes, 79 victoires en Grand Prix, ainsi qu'une multitude de victoires hors championnat et de succès dans d'autres catégories.
L’écurie n’existe plus aujourd’hui, mais saviez-vous qu’une bande de passionnés continuait de la faire vivre ?
Dans l’antre de Colin
C’est en 1993 que Clive Chapman, fils de Colin Chapman décide de faire revivre quelques voitures de course de son père, fondateur de Lotus Cars.
À l’époque, l’écurie Lotus en F1 vit ses dernières heures et l’heure est à la préservation du patrimoine.

Ici on connaît chaque boulon, chaque rondelle, de toutes les F1 de l'histoire Lotus. Photo Nicolas Laperruque.jpg
Avec l’aide du chef mécanicien de l’écurie, Bob Dance, au service de Lotus depuis l’automne 1960, une poignée de mécaniciens commence à faire revivre les Formule 1 qui ont fait l’histoire.
Notre visite débute par la boutique. Ouverte au public, on y trouve de nombreux ouvrages sur la marque, des modèles réduits ou encore des vêtements à l’effigie de la marque. Mais nous ne sommes pas venus pour ça.

L'atelier du Lotus Classic Team est capable de faire rouler n'importe quelle F1. Photo Nicolas Laperruque.jpg
Derrière une porte entrouverte, nous découvrons le graal. Un atelier pas comme les autres, au sein duquel le Classic Team Lotus fait revivre les plus belles monoplaces de l’histoire de la marque.
Sauvegarder le patrimoine
L’objectif de l’atelier est d’aider les propriétaires de ces F1 dans la maintenance de leurs bolides. « Ici nous avons les mécaniciens, les archives et même les plans originaux de chaque voiture de course Lotus » nous explique un des responsables.
En ouvrant un tiroir, nous découvrons des plans d’époque de la F1 de Jim Clark. Des dessins tout droit sortis des années 60.
Ici chaque F1 est entièrement révisée, dans le strict respect de la configuration d’époque. Le but quand on achète une F1 des années 60 ou 70, c’est de ressentir les vraies sensations que les pilotes d’antan.
On respecte au maximum les matériaux, équipements et techniques d’époque.
La seule exception concerne certaines voitures des années 60. Dépourvues de harnais, elles étaient extrêmement dangereuses. Aujourd’hui, si vous roulez en historique avec, vous serez solidement harnaché.
Faire revivre les F1
Dans cet atelier, les mécaniciens font revivre le glorieux passé de Lotus. « Redémarrer la voiture de Jim Clark, 65 ans après, c’est le genre de moments que nous vivons ici » nous explique un mécanicien.
Une activité qui n’a cessé de se développer depuis 1993, notamment grâce à l’explosion du nombre de courses et manifestations de véhicules historiques.
Courses de F1 historiques
Aujourd’hui, on peut voir de nombreuses courses, comme à Monaco, de F1 historiques. « Si vous voyez une F1 Lotus dans le peloton, elle vient sûrement de chez nous ».
Une collection unique au monde
La visite de l’atelier hantera vos nuits pendant longtemps, mais le meilleur reste à venir. A l’étage, le Classic Team Lotus expose une soixantaine de voitures de course de la marque, de toutes périodes.
Ici pas de mise en scène léchée, de panneaux explicatifs ou de vidéos. Nous ne sommes pas dans un vrai musée, ouvert au public, mais plutôt dans une réserve, ouverte à quelques groupes de passionnés.
De Jim Clark à Senna
Le hangar est bien fourni, avec une collection de Lotus unique au monde. Rares sont les endroits dans le monde à concentrer autant de F1 au mètre carré.
On s’extasie devant la Lotus noire et or de Mario Andretti, archi-dominatrice de la saison 1978, avec souvent deux secondes au tour de mieux que ses plus proches rivales.
On retrouve la Lotus 97T, motorisée par un V6 Turbo Renault V6 turbo, avec laquelle Ayrton Senna gagne son premier grand prix de F1, en 1985 à Estoril.
Toutes les époques
Voyager dans l’histoire de l’écurie Lotus c’est fonctionner par couleur. Le vert des débuts avec le vert, le noir et or des années 70 et le jaune des dernières années fastes, au rythme des changements de manufactures de tabac sur les flancs des F1.
Tous les grands pilotes ont piloté pour Lotus, jusqu’au bout, avec Mika Hakkinen, dernière grande recrue de l’écurie en 1992, au volant de l’impressionnante Type 107.
La visite nous plonge également au milieu de centaines d’objets, à commencer par les combinaisons et casques de pilotes.
Au fond du “grenier”, l’impressionnante collection de trophées, sous l'œil protecteur de Colin Chapman, vient rappeler l’importance de Lotus dans l’histoire du sport automobile mondial.
Devoir de mémoire
Le Classic Team Lotus ne se contente pas de faire revivre les vieilles F1. L’écurie dispose d’un registre destiné à identifier toutes les voitures de course de la marque et à échanger avec leurs propriétaires.
Jamais une écurie de course se sera autant souciée de ses vieilles gloires. Pour se plonger dans l’histoire de cette écurie, des visites mensuelles sont organisées pour toucher du doigt la légende.
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