Avec la montée au capital de Bpifrance, l'État devient premier actionnaire de Valeo, une formidable boîte à idées qui invente la voiture autonome de demain.
Il était présent au capital lors d'une précédente période de tension sur l'activité de Valeo (2012), l'État français y revient alors que la pépite française des technologies pour les constructeurs d'automobiles se situe dans une zone de transition. Après les turbulences de l'an dernier qui avaient fait chuter la valeur du titre de moitié, celui-ci s'est néanmoins redressé de 29 % depuis le 1er janvier, à la faveur de perspectives très encourageantes.
Alors que 85 % de l'activité de Valeo consiste à fournir les constructeurs de la planète en sous-ensembles, les progrès liés à une automobile de plus en plus automatisée annoncent une période beaucoup plus porteuse. C'est pourquoi la banque publique d'investissement Bpifrance, opportuniste, mais aussi soucieuse de défendre un pan stratégique de l'industrie nationale, a pris une nouvelle participation au sein de l'équipementier automobile.
Bpifrance a annoncé détenir 5,2 % du capital de Valeo, qui viennent s'ajouter aux 2,14 % détenus par la Caisse des dépôts. Avec 7,34 % du capital, l'État français est donc devenu le premier actionnaire de l'équipementier, devant le fonds américain Harris (5,99 %). Un représentant de Bpifrance entrera au conseil d'administration de Valeo dans les prochaines semaines, selon un communiqué de la banque publique d'investissement.
« Il y a une gestion active chez Bpifrance avec la présence au conseil et il y a une gestion d'actifs classique, donc passive, avec la Caisse des dépôts », a détaillé lundi Nicolas Dufourcq, le directeur général de Bpifrance, dans une conférence téléphonique. Cette prise de participation résulte de l'acquisition d'actions sur le marché par Bpifrance. En mars, Bpifrance avait annoncé être entré au capital de Valeo à hauteur de 2,99 %.
Le défi français de la voiture robotisée
Bpifrance avait déjà été actionnaire de la société : entrée au capital du groupe au cœur de la crise de 2009, elle s'en était progressivement désengagée entre 2014 et 2016.
« Nous avions cédé nos parts à un pic de marché, avec de très belles performances financières. Nous avons décidé d'y revenir profitant d'un creux de marché », indique M. Dufourcq.

Valeo révèle ses dernières découvertes sur la voiture autonome, ici au CES de Las Vegas en janvier dernier
Valeo « a beaucoup changé. C'est une des entreprises qui dépose le plus de brevets en France », a-t-il ajouté, précisant que cette prise de participation visait à « accompagner dans la durée » l'entreprise. « Avec cette participation au capital de Valeo, Bpifrance affirme sa confiance dans la stratégie de la société, axée sur l'innovation, dans un marché automobile en pleine mutation », a expliqué Bpifrance dans un communiqué.
« Valeo accueille favorablement le retour de Bpifrance en tant qu'actionnaire de long terme, désireux d'accompagner durablement le groupe dans la mise en œuvre de sa stratégie », s'est de son côté réjoui l'équipementier dans un communiqué séparé.
Valeo, qui emploie 116 000 personnes dans le monde sur 59 sites est surtout une formidable boîte à idées avec pas moins de 20 000 ingénieurs en R&D. L'entreprise touche à de nombreux secteurs dont, avec une véritable expertise, les systèmes de confort, d'aides à la conduite, de propulsion, de climatisation et de visibilité. Il pourrait pratiquement construire une voiture à lui seul s'il le souhaitait, mais ses clients sont l'ensemble des grands constructeurs mondiaux. Valeo est, pour la troisième année consécutive, le groupe français qui a le plus déposé de brevets d'invention.
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