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Michelin se joue de la crise automobile grâce à son positionnement « premium » - Les Échos

Publié le 14 févr. 2022 à 18:15

Michelin résiste aux vents contraires. Ni la crise des marchés automobiles, ni les difficultés d'approvisionnement, ni l'inflation qui a fait bondir ses coûts n'ont empêché le manufacturier clermontois de retrouver en 2021 ses performances d'avant la crise sanitaire - ou presque.

Après une année 2020 atypique , le résultat opérationnel des secteurs, qui mesure au sein du groupe la rentabilité des opérations, s'est ainsi élevé à 2,97 milliards d'euros l'an dernier, non loin de son niveau de 2019 (3,01 milliards). « Hors effet devises, il est même supérieur » , se félicite Florent Menegaux, le président. La marge moyenne est, elle, remontée à 12,5 % (comme en 2019).

Hausse des coûts

Le résultat net a même légèrement progressé, à 1,84 milliard (1,73 milliard en 2019). Seul le chiffre d'affaires n'a pas encore rattrapé son niveau d'il y a deux ans, mais il n'en est pas très loin, à 23,8 milliards (24,1 milliards en 2019).

Si Bibendum a ainsi réussi à rebondir, c'est notamment grâce à son positionnement « premium ». Il a encore gagné des parts de marché sur les pneus à plus forte valeur ajoutée, comme ceux destinés aux grands SUV (18 pouces et plus). Et comme la « première monte » ne représente que 13 % de son chiffre d'affaires, il n'a finalement que peu pâti de la crise des ventes de voitures neuves, liée à la pénurie de semi-conducteurs.

Surtout, ce positionnement lui a permis d'augmenter ses prix à trois reprises dans l'année, et de répercuter ainsi à ses clients les effets de l'inflation « à hauteur de 95 % », indique Florent Menegaux. Or la hausse des matières premières, de la logistique et des transports, et de l'énergie lui ont coûté au total 1,2 milliard d'euros supplémentaires l'an dernier. Un « pricing power » scruté à la loupe par les analystes et les marchés.

Seule activité à marquer le coup de la crise, les pneus de spécialité (pour les mines, l'agriculture, ou l'aviation), traditionnelle « vache à lait » du manufacturier : sa rentabilité opérationnelle a baissé à 13 %, contre 14,8 % en 2020 et près de 20 % avant la crise. « Il s'agit de pneus géants, plus affectés que les autres par les problèmes logistiques », explique Florent Menegaux. C'est aussi un secteur où les hausses de prix interviennent avec un certain décalage.

Augmentations salariales

Mais globalement, Michelin se porte bien. « Ces bons résultats seront partagés entre toutes les parties prenantes, fournisseurs, salariés, et actionnaires », poursuit le dirigeant. Deux organisations syndicales (la CFE-CGC et la CGT) ont pourtant jugé insuffisantes les augmentations salariales proposées cette année en France (entre 3,25 % et 3,75 %, selon les catégories de personnel, hors augmentations des parts variables et hors prime exceptionnelle), et refusé de signer l'accord. Le groupe proposera par ailleurs une hausse de son dividende de 2,3 à 4,5 euros.

2022 sera encore une année difficile pour l'approvisionnement, alerte Florent Menegaux, qui ne prévoit pas de sortie de crise avant 2023. Le groupe a maintenu tous ses objectifs à moyen et long termes. Il prévoit notamment de réaliser 30 % de son chiffre d'affaires hors du pneu en 2030 (7,7 % l'an dernier), et de poursuivre ses efforts en matière de compétitivité. Il a notamment lancé début 2021 un plan visant à supprimer 2.300 postes dans l'Hexagone, qui a dû se traduire par 530 départs l'an dernier .

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