Jusqu’alors, leur diffusion ne dépassait pas le succès d’estime, mais la brutale et spectaculaire inflation du prix à la pompe en fait une option que nombre d’automobilistes commencent à envisager. Bénéficiant d’un traitement fiscal préférentiel, le litre de GPL (gaz de pétrole liquéfié) comme de superéthanol (E85) affiche un tarif inférieur de moitié à celui du super ou du diesel. Outre qu’ils peuvent aussi fonctionner avec de l’essence classique, les véhicules adaptés à ces carburants n’imposent pas de fortes contraintes et ne nécessitent qu’un investissement modéré.
En 2018, selon les données du cabinet AAA Data, les carburants alternatifs ne représentaient qu’à peine 3 000 ventes. Depuis, cependant, ils se sont étendus : 52 200 véhicules en 2021 (dont 46 400 fonctionnant au GPL) et déjà plus de 10 000 pour le seul mois de janvier 2022, soit 5 % des ventes totales. Il faut ajouter les installations (environ 30 000 en 2021) de boîtiers de conversion au superéthanol sur des modèles standards. Un filon sur lequel très peu de constructeurs ont misé.
- Le gaz de pétrole, apanage de Renault
Très populaire en Italie et aux Pays-Bas, le GPL est un dérivé du traitement du gaz naturel et du raffinage du pétrole. Il revient à l’honneur après avoir connu un succès éphémère il y a une douzaine d’années grâce à l’attribution d’un bonus. Ce carburant, qui émet 20 % de dioxyde de carbone (CO2) de moins que l’essence et aucune particule, s’établit autour de 0,90 euro le litre contre près de 2 euros pour l’essence et le diesel. Depuis le début de 2022, les volumes consommés sont en progression de 65 %.
Le gaz de pétrole, qui n’est pas dépendant d’importations de gaz russe (30 % de la production se fait en France, le reste provient d’Algérie et de Norvège), est l’apanage de Renault et de sa filiale Dacia, spécialiste des modèles bon marché. En Europe, cette marque réalise 30 % de ses ventes grâce au GPL, avec des modèles facturés avec un supplément de 500 euros.
Bien qu’en raison de sa moindre densité énergétique, il consomme un peu plus, un modèle GPL fait la différence grâce au moindre prix à la pompe (40 euros le plein pour parcourir 500 kilomètres). Le réseau de distribution compte 1 500 points de vente, mais, en région parisienne, il est difficile de trouver une pompe. « Les clients qui optent pour le GPL sont ceux qui doivent faire leurs comptes. Ils sont plus contraints financièrement, roulent beaucoup et résident dans des zones périurbaines ou rurales », détaille Xavier Martinet, directeur du marketing de Dacia. « Pour moi qui parcours 80 kilomètres par jour, le GPL c’est 60 euros d’économie par mois. En plus, la vignette Crit’Air 1 permet de rentrer dans Paris même les jours d’alerte à la pollution », fait valoir un père de famille nombreuse demeurant en Normandie.
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