
Dacia vient d’annoncer sa participation au Dakar en 2024, avec un e-fuel produit à base d’hydrogène et de dioxyde de carbone. Petit à petit, l’hydrogène fait sa place chez les constructeurs.
On ne parlait de lui que pour les modèles haut de gamme. Le carburant de synthèse va pourtant bientôt alimenter une Dacia. Celle qui courra le Dakar en 2025. Alors que le constructeur low-cost de Renault vient d’annoncer son entrée dans le rallye-raid, il a aussi annoncé que son bolide fonctionnera grâce à un e-fuel.
Ce carburant de synthèse sera créé par Aramco, à base d’hydrogène et de dioxyde de carbone, pour un carburant alliant performance et moindre impact sur l’environnement. De la pile à combustible, l’hydrogène fait petit à petit son chemin vers le moteur thermique.
Carburant pour moteur thermique
C’est l’une des pistes explorées par Toyota. Pionnier de l’hydrogène avec sa Mirai, sortie en 2015 et qui en est à sa deuxième génération, le constructeur japonais explore une solution à moteur thermique à hydrogène.
"Cela fait un peu plus d’un an que l’on teste des prototypes où on remplace dans un moteur thermique l’essence ou le diesel par de l’hydrogène liquide", nous explique sur BFM Business Frank Marotte, PDG de Toyota France.
Cette technologie diffère donc de celle utilisée jusqu’à alors par Toyota sur la Mirai, celle de la pile à combustible. Dans les voitures équipées de cette technologie, l’hydrogène alimente la pile à combustible où il réagit avec l’oxygène de l’air pour produire de l’électricité qui est ensuite utilisée pour alimenter un moteur électrique. Dans la voiture à hydrogène à moteur à combustible, l’hydrogène est utilisé comme un carburant, injecté dans les cylindres du moteur et mélangé à l’air. Ce mélange produit une explosion contrôlée qui génère de la puissance pour propulser la voiture. Cela demande également un réservoir capable d’embarquer de l’hydrogène et une modification de la ligne d’échappement.
"C’est le même fonctionnement par ailleurs avec la même architecture de la voiture, ce qui a de nombreux bénéfices et surtout peut en avoir un potentiellement si on y arrive au bon prix, c’est de pouvoir traiter potentiellement tout le parc roulant", poursuit Frank Marotte.
Cette technologie intéresse notamment en compétition, comme c’est le cas de Toyota avec son futur prototype pour les 24 Heures du Mans, la Toyota GR H2 ou d’Alpine. La marque de sport de Renault étudie aussi cette piste pour de futurs modèles de compétition, notamment via son concept manifeste Alpenglow.
De nouvelles générations de pile à combustible
La pile à combustible n’a cependant pas dit son dernier mot. L’autre pionnier de l’hydrogène, Hyundai, propose un SUV à hydrogène depuis 2018, le Nexo. Une solution technique aussi reprise par BMW, qui vient de lancer une flotte de grands SUV iX5 Hydrogen pour tester en condition réelle sa nouvelle génération de pile, ou l’an dernier par Jaguar Land Rover, qui teste aussi depuis 2021 un prototype de Defender embarquant une pile à combustible et donc fonctionnant aussi à l’hydrogène.
Les constructeurs français se sont aussi lancés sur ce marché, notamment par le véhicule utilitaire. Le groupe Stellantis commercialise ainsi depuis quelques mois sur les marchés allemand et français, des utilitaires légers à pile combustible. Les Citroën Jumpy, Peugeot Expert et Opel Vivaro ont été choisis comme modèle pour lancer cette technologie chez Stellantis. Le groupe Renault suit la même stratégie avec sa filiale Hyvia, qui commercialise des versions pile à combustible de différentes variantes du Master.
"On se rend compte qu’il faut sacrément accélérer sur la décarbonation et particulièrement du secteur du transport, résume Christelle Werquin, déléguée générale de l’association France Hydrogène, sur BFM Business. Les technologies sont matures et on constate une dynamique mondiale au niveau de l’hydrogène comme vecteur de la décarbonation dans la mobilité comme dans d’autres secteurs".
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