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L'embellie en « trompe-l'œil » du marché automobile français sur les six premiers mois de l'année - Ouest-France

En juillet 2023, avec 128 947 immatriculations, le marché français des voitures particulières neuves est en hausse de 19,90 % en données brutes par rapport à juillet 2022. C’est ce qu’a annoncé en début de semaine, la Plateforme de la filière automobile (PFA) qui rassemble constructeurs et équipementiers en France. Depuis janvier, les immatriculations enregistrées chaque mois, portées par Renault et Volkswagen, ne cessent d’augmenter en comparaison à l’année 2022. De quoi rassurer le secteur automobile sur sa bonne santé ? Pas si simple que ça.

Frappés l’année dernière par la pénurie de semi-conducteurs - puces électroniques nécessaires à la fabrication des voitures -, les constructeurs connaissent d’abord une phase de retour à la normale où les commandes prises en 2022 ont été simplement honorées, analyse Bernard Jullien, maître de conférences à l’Université de Bordeaux et spécialiste de l’industrie automobile. Les livraisons de commandes passées, plus que le dynamisme de la demande en 2023, ont provoqué ce boom des immatriculations de véhicules neufs au fil des mois. C’est ce qui explique que le premier semestre 2023 affiche un impressionnant + 15,3 % par rapport à celui de 2022.

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La production étant repartie de plus belle, les vendeurs sont allés à l’assaut des acheteurs, désormais assurés d’être livrés. En particulier au mois de juin, traditionnellement un gros mois pour les constructeurs, résume Pierre-Louis Debar, directeur économie, statistiques et transport au Comité des constructeurs français de l’automobile (CCFA), le syndicat professionnel qui publie des baromètres mensuels des immatriculations enregistrées.

Comme c’est le cas en mars ou en octobre, les distributeurs ont pu relancer des opérations portes-ouvertes et proposer des rabais aux clients. Il est probable qu’il y ait à nouveau des voitures qui sortent des usines alors qu’elles n’ont pas été commandées. C’est un phénomène classique qu’on avait oublié, ajoute Bernard Jullien. De leur côté, les vendeurs font la course aux chiffres en fin de semestre et espèrent être récompensés. François Roudier, porte-parole de la PFA, précise que dans les concessions, beaucoup de primes leur sont attribuées par rapport aux ventes réalisées.

Embellir les résultats

Contrairement aux immatriculations, les commandes sont toujours en berne : – 15 % par rapport au volume réalisé en 2022 à la même période. Avec l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, peu de ménages sont enclins à acheter une voiture neuve. Afficher des bons résultats d’immatriculations, est donc, pour les constructeurs, un moyen de contrebalancer ces bilans peu reluisants. « C’est facile de faire une progression par rapport à un mois très faible, admet Pierre-Louis Debar, pour qui cette embellie est un trompe-l’œil : On est à des niveaux globalement bas. Avant la crise, on était à 2,1 millions d’immatriculations par an contre 1,7 million aujourd’hui.

Certains constructeurs ont en effet eu recours, parfois massif, à des « ventes tactiques ». Quand il n’y a pas assez d’acheteurs, ils immatriculent des véhicules destinés à l’exposition en concession, à la location de courte durée ou aux employés des marques. Depuis le début de l’année, elles ont représenté une vente sur quatre et 34,1 % de celles de Stellantis, champion des ces ventes, selon les statistiques du cabinet C-Ways.

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Un grand nombre d’entre elles sont enregistrées en fin de mois. Comme en juin dernier : au 29, 169 817 été inscrites, correspondant à une baisse de 0,7 % par rapport à juin 2022. Le lendemain, 21 032 nouveaux véhicules sont apparus, permettant alors au marché de finir en hausse de 11,5 %.

Une façon d’embellir les chiffres et de faire bonne figure face aux concurrents ? Lors d’un point presse fin juillet, Carlos Tavares, le dirigeant de Stellantis, a démenti, affirmant que c’était la vie normale d’un constructeur que de réaliser des immatriculations le dernier jour du mois.

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