
Cela pourrait être l'histoire de l'arroseur arrosé. Après avoir vertement critiqué la politique européenne en faveur de la voiture électrique ouvrant le marché aux Chinois, Carlos Tavares change de paradigme et décide de diffuser non pas une, mais deux voitures Leapmotor en Europe. Ce sera à compter du mois de septembre dans neuf pays européens, et non des moindres : France, Italie, Allemagne, Pays-Bas, Espagne, Portugal, Belgique, Grèce et Roumanie, via un réseau de 200 concessionnaires d'ici à la fin de l'année, a annoncé Carlos Tavares à Pékin.
Ce réseau européen devrait s'agrandir dès le quatrième trimestre pour élargir son activité aux régions Inde et Asie-Pacifique, Moyen-Orient, Afrique, et Amérique du Sud. Le programme est pour le moins consistant, car un plan produit annonce une gamme de six modèles qui seront distribués par un réseau s'appuyant pour un tiers sur la structure existante de Stellantis et qui comptera en 2026 pas moins de 500 points de vente.
Le pragmatisme du directeur général du groupe automobile franco-italo-américain a donc parlé, préférant aux coûteuses versions électriques de Fiat, classées « premium », les Leapmotor plus simples mais aussi moins coûteuses à fabriquer et plus faciles à rentabiliser. Un constructeur partenaire dont il détient, depuis le 26 octobre 2023, 21 % de la marque et avec laquelle il a fondé la coentreprise Leapmotor International, basée à Amsterdam (Pays-Bas), qu'il contrôle à 51 %.
C'est aussi le signe du retour en Chine de l'ex-PSA qui n'y a jamais rencontré de succès, notamment avec Citroën, présent depuis plus de 30 ans. Fondé en 2015 seulement par un ingénieur électricien expérimenté, M. Zhu Jiangming, Leapmotor est un constructeur automobile high-tech spécialisé dans le développement de véhicules électriques dits « intelligents ». Ils sont surtout fabriqués aux conditions de l'empire du Milieu à Hangzhou, dans la province du Zhejiang.
La coentreprise entre Stellantis et Leapmotor a « pour ambition de redéfinir la mobilité électrique avec des technologies et des innovations de pointe, développées grâce à ses capacités de développement intégrées. « La création de Leapmotor International marque une étape majeure dans la gestion de l'urgence climatique mondiale, grâce à des voitures électriques de pointe capables de concurrencer les marques chinoises actuellement présentes sur les principaux marchés internationaux », a déclaré Carlos Tavares.
Assemblage en Europe anti-malus
« Grâce à notre présence internationale, nous serons bientôt en mesure d'offrir à nos clients des véhicules électriques compétitifs et à la pointe de la technologie capables de répondre à leurs attentes. La stratégie d'expansion internationale de Leapmotor International lui permettra de se développer très rapidement et de créer de la valeur pour Leapmotor et pour Stellantis, a encore assuré M. Tavares.
Les modèles T03 et C10 seront les premiers véhicules mis sur le marché, suivis d'au moins un nouveau modèle lancé chaque année au cours des trois prochaines années. La T03, que nous avons déjà essayée ici, est décrite par Stellantis comme une citadine électrique urbaine très compétitive du segment A avec une habitabilité comparable à celle d'un véhicule du segment B, dotée d'une autonomie de 265 km en cycle WLTP. On verra dans notre prise en main que cet enthousiasme doit être tempéré même si en effet le modèle a de réels atouts, salués notamment par l'étude de qualité de JD Power qui le classe en tête de sa catégorie. Il fait l'objet de quelques améliorations pour une nouvelle homologation en Europe et on décryptera son véritable potentiel lorsqu'on connaîtra son prix, celui annoncé jusqu'à présent par l'importateur étant prohibitif (23 490 €).
Il pourrait l'être plus encore avec le malus « voiture chinoise », mais la rumeur court qu'un tour de passe-passe permettrait de la faire passer pour une voiture « made in Europe ». En réalité, il s'agirait de recourir au bon vieux CKD dans une usine tournevis d'Europe de l'Est, c'est-à-dire le montage d'éléments arrivant en kits de Chine. Nul doute que Stellantis sera observé de près par ses concurrents et que l'administration française aura son mot à dire si un tel projet devait aboutir. L'autre hypothèse serait une construction à part entière dans l'usine Fiat de Tichy en Pologne qui doit arrêter la 500 hybride. Le second modèle qui suivra se situera à l'autre bout de la gamme avec le C10 qui est un SUV familial du segment D. Doté d'un haut niveau d'équipement selon Stellantis, « il offre la meilleure expérience de conduite, et de maniabilité de son segment, avec une autonomie de 420 km en cycle WLTP et 5 étoiles aux tests E-NCAP ».
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